Galerie virtuelle de lopez jean-claude
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Jean Claude Lopez ou la catharsis chromatique d’un routard

Grand voyageur, éternel rêveur, Jean Claude Lopez débuta la peinture en 1992. Cette nouvelle pratique lui ouvrit les yeux sur un monde qu’il ne soupçonnait pas alors, celui de la couleur, des formes, des jeux analytiques et sémantiques, sur la lecture, la philosophie. Autodidacte, il commença à découvrir le monde des arts au travers de ses lectures, De Vinci, Rembrandt, Caravage, les modernes, lui devinrent familiers. Par la peinture, ses premières expositions, Jean Claude se projeta dans des approches spirituelles, cathartiques, il utilisa le travail de la couleur comme une introspection.

L’artiste débuta, comme de nombreux peintres, par des représentations figuratives, des natures mortes, des paysages. Il est en effet indispensable d’apprendre à maîtriser cette surface blanche, pleine d’inconnu et de mystère, la figuration, la composition d’une image représentative de quelque chose de connu permet de s’en détacher par la suite, mais l’apprentissage est fondamental.

Peu à peu, Jean Claude s’éloigna de la forme, de la caractérisation, il alla à l’abordage du monde la couleur, de ses charmes et contraintes. Après des débuts à l’huile, il s’attaqua à de nouvelles techniques, l’aquarelle, l’acrylique notamment. De multiples possibilités s’ouvraient devant lui. Il se mit à triturer la matière, à découvrir des effets par hasard, mais avec force et vigueur de travail l’artiste finit par jouer de ses hasards, les contrôler, jouer des formes chromatiques présentes et désirées. Aujourd’hui, Jean Claude a ajouté à sa maîtrise de la couleur le travail des laques et peintures laquées. Sa gamme chromatique est un ravissement, d’une chaleur pénétrante, rouge, orangés, jaunes, verts se répondent dans une danse expressionniste extravertie mais également émouvante. Les noirs viennent asseoir certaines structures inconscientes abstraites, établir de forts contrastes au sein d’une palette rougeoyante intense. Poésie florale, bal de couleurs, sa penture est néanmoins puissante et questionne l’homme. Jean Claude est conscient du temps, de l’Histoire et des histoires, il manipule le temps, le fait exploser, mais revendique sa petitesse à l’échelle humaine. Et si nous avions plusieurs vies, un karma modifiable au cours de l’existence ?

Jean Claude s’interroge sur la vie, le temps, ses fins et aboutissants, l’univers, sa globalité intrinsèque. « La peinture est plutôt une voie qu’un art » déclare l’artiste.

Au travers de sa peinture, il cherche à établir des ponts, ouvrir des voies, celles de la communication, réelle ou intérieure, il cherche de toute façon la rencontre avec l’autre. Le peintre intériorise des émotions, des ressentis, puis fait un travail d’extériorisation via le travail chromatique et sensitif. Ainsi il établit un lien avec autrui, ainsi que vers de nouveaux mondes.

Au cours de sa jeunesse Jean Claude voyagea, découvrit le monde et ses océans. Désormais, en routard averti et empli de sagesse, il nous livre sa vision cathartique et intime, pleine de pudeur, de voyages inconscients et imaginaires qu’il gère avec talent et abnégation au travers d’une couleur extériorisée et en symbiose avec l’être humain recherché dans sa globalité.


Stéphane Ciancio
Mai 2006